Quelle est la situation des OGM en France ?

S’agissant de la France, il faut bien distinguer la culture commerciale et la culture expérimentale. Depuis le moratoire de février 2008, la France a interdit la culture du maïs MON810 résistant aux insectes ravageurs, seule plante biotechnologique autorisée à la culture à des fins commerciales dans l’Union européenne.
Les cultures expérimentales qui ont lieu depuis 1987 sont en perte de vitesse. En 2000, on dénombrait plus de 170 essais en France, en 2007, il y en avait moins de 20. Suite au Grenelle de l’Environnement, 2009 et 2010 sont les premières années où la France n’hébergera aucune expérimentation OGM en plein champ.
Le nombre d’expérimentations très faibles et les destructions d’essais en plein champ ont conduit beaucoup d’entreprises françaises à réduire leurs investissements et délocaliser leur recherche à l’étranger, notamment dans d’autres pays de l’UE, en Inde, aux Etats-Unis, etc. Même la recherche publique est pratiquement stoppée en ce qui concerne les expérimentations aux champs : des chercheurs français ont quitté l’hexagone pour poursuivre leurs activités dans un contexte plus accueillant.
La France (et l’Europe) fut l’un des berceaux des biotechnologies végétales. Il est important qu’elle puisse soutenir et protéger ses capacités d’innovation et de développement dans ce domaine afin de répondre aux besoins d’une agriculture française, qui doit rester parmi les premières du monde. L’enjeu est de deux ordres : compétitivité et qualité des productions agricole et agro-alimentaires.