Foire Aux Questions - OGM & Environnement

Le génie génétique permet d'augmenter, chez les espèces cultivées, la diversité génotypique (patrimoine génétique) et par conséquent phénotypique (ensemble des caractères résultant de l'interaction entre le patrimoine et le milieu).

De plus, les biotechnologies génèrent un accroissement du potentiel de production des cultures - tant en qualité qu'en quantité -  et cela, sans augmenter les surfaces cultivées. Ainsi, ces améliorations contribuent-elles au maintien des espaces naturels.

En outre, par une meilleure identification des caractères, ces biotechnologies engendrent une valorisation des variétés traditionnelles ainsi que celle des collections de gènes, source des améliorations.

"Le "risque zéro" n'existe pas, mais aucune étude n'a conclu actuellement à une menace qui pèserait sur la biodiversité et l'environnement du fait des organismes transgéniques," affirme Ismail Serageldine, vice-président de la Banque pour le développement durable. Il soutient, de plus, que les risques éventuels seraient nettement moindres que ceux engendrés par la "révolution verte" qui a permis de nourrir des centaines de millions de personnes en Asie, et notamment en Inde.

Il s'agit de plantes plus respectueuses de l'environnement. Explications :

  • Tolérance spécifique à un désherbant "non sélectif"
    Certains désherbants représentent un progrès pour la protection de l'environnement, du fait de leur faible toxicité et de leur biodégradabilité plus rapide. Parmi ces désherbants, certains "non sélectifs" (c'est-à-dire efficaces sur l'ensemble des plantes) peuvent être utilisés avec des plantes génétiquement modifiées, rendues tolérantes à l'un d'entre eux. C'est le cas, en particulier, de certains maïs, soja, colza et tabac transgéniques tolérants à l'un de ces herbicides.
  • Résistance à certains virus
    Des plantes sont modifiées pour résister à certains virus végétaux.
    Ce procédé peut s'appliquer non seulement aux courges, aux melons, aux bananes, aux concombres, à la laitue et aux patates douces mais aussi à la betterave et au coton. Cette autoprotection permet à la plante de bloquer à temps la progression du virus.
  • Résistance aux insectes
    Des maïs peuvent être rendus résistants à la pyrale et à la sésamie (deux insectes nuisibles) par exemple - ce qui permet notamment de limiter le recours aux traitements insecticides. En Amérique du Nord, sur les 800 000 hectares cultivés de coton transgénique résistant à différents insectes, l'utilisation d'insecticide a été divisée par 5. Cette protection permet une action très ciblée – efficace uniquement contre les insectes visés. En effet, seuls les insectes qui auront voulu attaquer les plantes seront éliminés.
  • Des textiles teints sans nuire à l'environnement
    Une nouvelle variété de coton a été modifiée génétiquement : les gènes introduits produisent une coloration de la fibre de coton. Cela permettra une réduction de l'utilisation de teinture chimique, très polluante pour l'environnement.
     

Grâce au génie génétique, il est possible de mettre au point des plantes résistantes aux insectes et maladies, ou tolérantes à certains herbicides – ce qui constitue un nouvel outil, complémentaire des moyens de lutte traditionnels.

L'utilisation de cette technologie permet donc d'élargir l'éventail des moyens de protection des cultures dont l'agriculteur a besoin pour améliorer la qualité de sa production, respecter au mieux l'environnement, voire réduire ses coûts.

Durant les cinq dernières années, on a observé une réduction de près de 20% du tonnage de matières actives utilisées (produits phytosanitaires). Mais, malgré cette baisse due à une utilisation plus raisonnée, ces produits restent néanmoins indispensables. En effet, dans l'état actuel de nos connaissances, ils sont les seuls à pouvoir limiter les pertes de récolte dans de nombreux cas.

La directive 2001/18/CE réglemente les disséminations expérimentales et la mise sur le marché des OGM. Conformément à cette directive, la sûreté des OGM dépend de plusieurs facteurs :

  • des caractéristiques du matériel génétique ajouté (du transgène),
  • de l’organisme final produit (ou plante receveuse),
  • de l’environnement récepteur,
  • et de l’interaction entre l’OGM et l’environnement.

L’évaluation des risques pour l’environnement vise à identifier et à évaluer les effets indésirables potentiels de l’OGM ou des OGM. Il peut s’agir d’effets directs ou indirects, immédiats ou différés. Cela inclut également tout effet cumulé et à long terme sur la santé humaine et l’environnement, pouvant découler de la dissémination volontaire ou de la mise sur le marché de l’OGM concerné.

Cette évaluation exige un examen des modalités de développement de l’OGM. Elle étudie les risques potentiels associés aux nouveaux produits fabriqués par l’OGM (par exemple des protéines toxiques ou allergènes) ainsi que la possibilité d’un transfert de gènes.

La méthode d’évaluation des risques comporte les étapes suivantes :

  • identification de toute caractéristique de l’OGM susceptible d’avoir des effets néfastes,
  • évaluation des conséquences potentielles de chaque effet néfaste,
  • évaluation de la probabilité d’apparition de chaque effet néfaste potentiel identifié,
  • estimation du risque présenté par chaque caractéristique identifiée de l’OGM,
  • application de stratégies de maîtrise des risques résultant de la dissémination volontaire ou de la mise sur le marché de l’OGM,
  • détermination du risque global présenté par l’OGM.

En France une loi encadre les OGM : il s’agit de la loi du 25 juin 2008 qui doit être mise en œuvre via des décrets d’application pour certains articles. (Loi publiée au Journal officiel du 26 juin 2008)