Des essais au champ de blé au « super rendement » autorisés pour deux ans en Angleterre

Les rendements du blé stagnent depuis plusieurs années, alors même qu’il apporte 20% des calories nécessaires à l’homme et qu’il est une des deux céréales les plus consommées au monde avec le riz. La récolte française de 2016 a montré que les rendements pouvaient chuter fortement (-24% en moyenne nationale) à cause d’aléas climatiques. La recherche est donc fondamentale, autant sur la stabilisation des rendements et de la qualité lors d’évènements climatiques extrêmes.


Comme pour toutes les autres espèces, les nouveaux outils de sélection offrent de nouvelles opportunités comme la résistance au mildiou obtenue par l’inactivation simultanée des trois gènes par des ciseaux moléculaires (voir article du Monde sur la chercheure chinoise responsable de ce projet). Mais la transgénèse reste une méthode très intéressante pour introduire des fonctions particulières. (voir la présentation de Pierre Barret,  responsable de la plateforme de transformation génétique du blé de l’INRA de Clermont-Ferrand).


En février 2017, des chercheurs anglais de l’Institut Rothamsted ont annoncé le début d’essais au champ de blé au « super rendement » pour une durée de deux ans. Ce blé a été génétiquement modifié pour booster la photosynthèse et convertir plus d’énergie lumineuse et de CO2 en matière organique (croissance de la plante entière mais aussi richesse en grain). En serre, les rendements ont augmenté entre 20 et 40%. Mais il faut tester l’efficacité de la transformation au champ. Les chercheurs espèrent gagner entre 5 et 10% de rendement. La photosynthèse est un champ d’étude très complexe et prometteur.


D’autres essais sur le blé ont déjà été réalisés en 2014  (sur l’expression d’une phérormone qui déclenche une stratégie de fuite des pucerons) , mais avec des résultats décevants.