Dans un article complet qui ouvre un forum de discussion sur la vérité au sujet des organismes génétiquement modifiés (OGM), Pamela Ronald, chercheuse à l’Université de Californie à Davis, Etats-Unis, traite les divers arguments anti OGM auxquels elle apporte des contre-arguments. Elle fait remarquer que « Le monde est confronté à un défi de taille : avec l’évolution des régimes alimentaires et la croissance de la population estimée à 2 - 3 milliards de personnes sur les 40 prochaines années, l’UNESCO prévoit une augmentation de la demande alimentaire de 70 % d’ici 2050. Cependant, beaucoup de ravageurs et de maladies ne peuvent pas être contrôlés par les méthodes de sélection conventionnelle. En outre, les agriculteurs de subsistance n’ont pas les moyens de se procurer la plupart des pesticides qui, du reste, sont souvent inefficaces ou nuisibles à l’environnement ». Bon nombre de catastrophes agricoles pourraient être évitées grâce à la sélection végétale moderne qui utilise le génie génétique, poursuit Ronald, mais malgré ses avantages, le génie génétique est une abomination pour bien des gens. Elle conclut en soutenant qu’il est temps de changer le débat sur la production alimentaire, et d’inscrire plutôt les débats sur l’agriculture dans le cadre des impacts environnementaux, économiques et sociaux. « Au lieu de nous focaliser sur la façon dont une variété de semence a été mise au point », écrit-elle, « nous devons nous demander qu’est-ce qui améliore le plus la sécurité alimentaire locale et peut fournir aux consommateurs des aliments sains, abondants et nutritifs. Nous devons nous demander si les communautés locales peuvent prospérer et si les agriculteurs peuvent faire des bénéfices. Nous devons nous assurer que les consommateurs ont les moyens de se procurer de la nourriture. Et enfin, nous devons réduire au minimum la dégradation de l’environnement… Nous devons travailler ensemble pour identifier la technologie la plus appropriée pour traiter un problème agricole particulier… Si des millions de petits agriculteurs voient leurs cultures de bananes anéanties faute de variétés nouvelles résistantes aux maladies, ce sera dû au fait que les agronomes du monde entier n’ont pas pu se faire entendre, mais aussi à la résistance des opposants idéologiques aux techniques génétiques modernes. C’est une souffrance que nous pouvons empêcher ».
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