Une clé pour l'avenir

Au delà des bénéfices environnementaux (préservation des ressources en eau, réduction de l'emploi de pesticides, enrichissement du patrimoine végétal, etc.) les plantes transgéniques ouvrent le champ de la recherche sur des pratiques culturales simplifiées.

Réduction de l'utilisation des insecticides

Une étude sur l'impact du coton Bt (résistant aux insectes) indique qu'en 1999, les agriculteurs chinois ayant adopté des variétés Bt ont utilisé en moyenne 10 kg/ha d'insecticides - contre 58 kg/ha pour d'autres agriculteurs ayant cultivé des variétés non transgéniques.
(Cf. "Impact of Bt Cotton in China", Carl E. Pray et al, Center for Chinese Agricultural Policy, Chinese Academy of Sciences, China, May 2001).

Réduction des gazs à effet de serre

Les cultures OGM participent considérablement à la réduction des gazs à effet de serre. D’après l’ISAAA, au cours de la seule année 2013, la plantation de cultures génétiquement modifiées a donné lieu à une réduction de 28 milliards de tonnes des émissions de gaz carbonique, ce qui est l’équivalent au retrait de la circulation de 12,4 millions d’automobiles pendant un an. 90% de la baisse de ces émissions sont imputables à la séquestration du carbone dans le sol. Cette séquestration est liée aux techniques de conservation des sols facilitées par la culture de variétés génétiquement modifiées tolérantes aux herbicides.

Partie « Contrôle des flux des gènes entre variétés » : je changera cette partie de place et la mettrai plutôt dans le chapitre « la coexistence entre culture transgénique et cultures traditionnelles »

Diminution de l'érosion des sols

Une étude menée pendant 5 ans (de 1996 à 2001) auprès de 450 cultivateurs américains de soja a démontré que les plantes OGM permettent le développement de techniques culturales sans labour, qui génèrent une réduction de l'érosion des sols de l'ordre de 90 %.
Pour 63 % de ces cultivateurs, l'introduction de variétés de soja transgéniques tolérantes à un herbicide a favorisé, en premier lieu, l'essor de ces techniques sans labour.

Enrichissement du patrimoine végétal

La sélection "classique" a déjà fait la preuve de sa capacité à enrichir le patrimoine végétal mondial par la création d'espèces nouvelles. Objectif premier de son activité, la sélection empirique a ainsi donné naissance à de nombreuses variétés – et ce dès les origines de l'agriculture.

Aujourd'hui, les biotechnologies modernes et le génie génétique s'inscrivent dans cette continuité, avec une diversité d'objectifs. Elles ont à leur disposition des outils qui ouvrent davantage le champ des possibles, contribuant encore à l'extension du patrimoine végétal.

Contrôle des flux de gènes entre variétés

Le flux de gènes entre espèces est un phénomène naturel dont la voie principale est la dispersion du pollen. Pour les plantes transgéniques, cette capacité à transférer le transgène par pollinisation (vers une plante de la même espèce ou d'une espèce voisine) est souvent évoquée.
Cette capacité de transfert varie selon différents facteurs : le type de gène, les caractéristiques botaniques de l'espèce et la présence ou non d’espèces apparentées dans l'environnement proche.

Sous haute surveillance

Avant d'introduire la culture d'une nouvelle plante, de nombreux essais sont effectués. Les conséquences d'une éventuelle dissémination sont alors tout particulièrement étudiée et les options de nature à présenter des risques pour l'environnement naturellement écartées.
Avec plus de 10 000 essais effectués à l'échelle mondiale, il est aujourd'hui possible d'apporter une réponse adaptée à chaque plante.
En outre, des centres de recherche étudient l'impact sur l'environnement de ces cultures à grande échelle. En France, ils ont débuté en 1996. Il s'agit des essais inter-instituts (organisés par le Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Métropolitains, l'Association Générale des Producteurs de Maïs, l'Institut Technique des Céréales et des Fourrages et l'Institut Technique de la Betterave).

Des études au cas par cas

Les situations et les risques de dissémination diffèrent selon les espèces.

  • Le soja, la pomme de terre et le maïs, respectivement originaires d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, ne peuvent transmettre leurs gènes (et donc le transgène) à des plantes environnantes en Europe. Il n'y existe en effet aucune espèce sauvage apparentée avec lesquelles se croiser.
  • En revanche, cette possibilité existe (en Europe) pour le colza et la betterave. Le colza peut potentiellement s’hybrider avec d'autres crucifères sauvages telles que la ravenelle, la roquette bâtarde ou la moutarde des champs. Et, dans le cas d'une tolérance à un herbicide, cela peut entraîner l'apparition de mauvaises herbes tolérantes à cet herbicide.
  • La même question se pose avec la betterave cultivée qui peut se croiser avec la betterave sauvage, adventice des cultures betteravières. Si la probabilité de ces croisements n'est pas nulle, il semble cependant qu'elle soit très faible. Des études sont en cours pour la mesurer. Enfin, les plantes tolérantes aux herbicides ne présentent pas d'avantages compétitifs par rapport à leurs homologues classiques en l'absence des herbicides concernés. Elles ne se propageront donc pas plus que d'autres dans la nature.