Des bananiers résistants à des ravageurs et maladies en Ouganda

Un laboratoire dédié à l'amélioration des bananes par la biotechnologie s'est ouvert le 22 août 2003 à Kampala, en Ouganda. Son objectif principal est d'aider à préserver le patrimoine végétal du pays, régulièrement menacé par les parasites et les maladies. Il placerait également cette nation sur la voie des transformations génétiques.

Les Ougandais sont les plus gros consommateurs de bananes. Ils en cultivent et en consomment 11 millions de tonnes par an. Ces bananes des hauts plateaux Est Africains sont uniquement cultivées pour une consommation locale. Elles sont la base de l'alimentation, servent à fabriquer de la bière et représentent environ 10 % du patrimoine global de la banane.

"Si les Ougandais ne souffrent pas de famine – c'est en grande partie grâce à la banane" indique Joseph Mukiibi, ancien directeur de l'Organisation Nationale de Recherche Agricole Ougandaise (NARO), où est implanté le laboratoire en biotechnologie.

Or, les variétés comestibles ne produisent pas de graines. C'est pourquoi les nouvelles plantations sont cultivées à partir de boutures du matériel existant - ce qui favorise la propagation de maladies et parasites comme le mycète noir de sigatoka, les nématodes qui se nourrissent de racines, et les charançons.

Afin de limiter ces proliférations, les équipements de culture cellulaire in vitro de ce nouveau laboratoire permettront aux pousses existantes de se développer dans un environnement stérile, et ainsi de produire des cultures saines.

Mais, la principale mission de l'institut est d'étudier la modification génétique des bananiers. La stérilité du fruit ne permettant pas de procéder à une sélection classique pour combattre les parasites et maladies - l'amélioration n'est possible que par l'introduction de gènes. De plus, ce laboratoire d'état a pour objectif l'acceptation des modifications génétiques de la banane dans ce pays aussi réticent que l'Europe face à la transgénèse.

D'un point de vue sanitaire, les bananes représentent une plante idéale pour les manipulations génétiques. Les gènes insérés proviendront d'autres bananes et comme les plantes ne se reproduisent pas, leurs gènes ne pourront pas se répandre dans l'environnement via les graines ou le pollen.

Mais, ni les bananes transgéniques, ni aucune autre culture génétiquement modifiée, ne se développeront en Ouganda tant que des réglementations ne seront pas mises en place.