Du manioc résistant au virus africain de la mosaïque

Le manioc constitue le principal aliment de plus de 500 millions de personnes, dont près de 200 millions vivent dans des pays en développement, de l'Afrique au Sud du Sahara. Le manioc représente environ 60 % de leur consommation de calories quotidiennes.

Les principales maladies du manioc sont la mosaïque virale africaine et la bactériose. Le virus africain de la mosaïque (ACMV) occasionne une maladie qui sévit essentiellement en Afrique, mais aussi en Asie. Il a pour vecteur principal, la mouche blanche, minuscule insecte très difficile à contrôler. Mais, pour autant, ce n'est pas le seul facteur : le ACMV se propage aussi par la dissémination végétative de la plante, ce qui entraîne un affaiblissement des boutures et donc une diminution constante des rendements.

Depuis longtemps, différentes stratégies ont été appliquées pour lutter contre cette maladie : maîtrise de l'insecte vecteur par des moyens biologiques avec des insectes parasites ; élimination du manioc contaminé par des campagnes nationales ; sélection de variétés de manioc protégées de la mouche par des barrières physiques (feuilles épaisses par exemple) – mais ces variétés ne présentent qu'une tolérance limitée.
Des chercheurs de l'IRD (Institut français de recherche scientifique pour le développement) ont conduit des programmes d'amélioration du manioc en vue de lui conférer une résistance aux maladies.

Par ailleurs, une équipe de l'ILTAB (International Laboratory for Tropical Agricultural Biotechnology) associant deux chercheurs - l'un de l'IRD et l'autre du SCRIPPS de la Jolla San Diego - ont obtenu des plants de manioc génétiquement modifiés.

Ces scientifiques recherchent le transfert des gènes qui permettront au manioc d'avoir :

  • une résistance aux virus, bactéries ou insectes,
  • une amélioration de la qualité de l'amidon,
  • une diminution de la teneur des racines en composés qui au contact de l'air produit des composés très toxiques (acide cyanhydrique).