Comment sont évalués concrètement les aliments issus ou composés de plantes génétiquement modifiées, PGM ?

On considère, sur la base d’une longue expérience, que les aliments préparés et consommés selon les méthodes traditionnelles sont sans danger. Cela ne signifie pas que les aliments ne contiennent pas de substances toxiques, mais plutôt que l’homme sait les cuisiner et les consommer pour leurs valeurs nutritives. Par exemple, les pommes de terre contiennent des composés toxiques, des alcaloïdes, qui leur procurent une protection contre différents pathogènes retrouvés dans la nature mais qui peuvent entraîner de graves intoxications en cas d’ingestion sans cuisson. Beaucoup de fruits peuvent provoquer des allergies et les fraises ou le kiwi ne seraient pas autorisés sans précaution s’ils devaient faire l’objet d’une évaluation sanitaire aujourd’hui.

 En Europe, l’évaluation des aliments date d’un point de vue réglementaire de 1997

L’Europe a décidé de réglementer les nouveaux aliments et les nouveaux ingrédients selon un ensemble de règlements dits « Novel Food ». Au-delà de ces directives, les additifs, les colorants, les solvants et les PGM ont leur propre réglementation.

 

Les PGM sont réglementés dès 2003

La directive 1829/2003 impose ainsi une autorisation préalable avant toute mise sur le marché d’une PGM (ou d’un ingrédient issus d’une PGM) et un étiquetage spécifique. Il est mis alors en place, dans le cadre de l’évaluation du risque, un protocole d’analyse des PGM faisant l’objet d’un dossier soumis à l’agence européenne de sécurité des aliments, l’EFSA, qui, seule, est habilitée à donner au final, un avis scientifique.

 

En quoi consiste concrètement l’évaluation d’une PGM ?

L’évaluation se fait sur la base du principe d’équivalence en substance établi par l’OCDE en 1993. Ce concept est la concrétisation du principe selon lequel les aliments existants utilisés sans danger peuvent servir de base pour la comparaison, sur le plan de l’innocuité de la consommation par l’homme ou par les animaux, avec un aliment ou un constituant alimentaire « nouveau » ou plus particulièrement modifié dans le cas des PGM.

Pour démontrer une équivalence en substance, il faut étudier notamment :

-        Les caractéristiques de l’organisme donneur du gène et celles de la plante réceptrice du gène

-        Les caractéristiques de la modification génétique

-        La toxicité potentielle et l’allergénicité du produit du gène introduit

-        L’impact nutritionnel potentiel à long terme

-        Les effets attendus et non attendus dus au gène introduit…

Par ailleurs, les plantes modifiées sont globalement comparées à des plantes non modifiées pour évaluer :

-        Les caractéristiques nutritionnelles et de composition de la plante génétiquement modifiée

-        Le comportement agronomique de la PGM et ses impacts potentiels environnementaux

Les entreprises qui demandent une autorisation de mise sur le marché d’une PGM doivent donc produire un dossier complet comparant la plante génétiquement modifiée et une plante de la même variété mais non génétiquement modifiée. Si aucune différence n’est mise en évidence, l’EFSA ou l’agence européenne de sécurité des aliments donnera un avis positif (arguant que la PGM est aussi sure que son homologue non modifié).

Certaines modifications, comme un changement de valeur nutritionnelle, vont induire des différences entre la PGM et son homologue non génétiquement modifié. Des tests complémentaires peuvent être exigés pour évaluer si ces changements ont un impact sur d’autres voies métaboliques.

L’innocuité des PGM est donc étudiée au cas par cas, selon le caractère introduit, la biologie de l’espèce, et la méthode de transformation.

En Europe, l’évaluation du risque effectuée par l’EFSA est prolongée par une gestion du risque conduite par la Commission européenne. Les PGM font l’objet d’un suivi (biovigilance) et d’un étiquetage spécifique (dosage ou traçabilité).

Commentaires

Tests vraiment valides?

Est-ce que ce sont les compagnies productrices d'OGM qui réalisent les tests d'inocuité des OGM et de comparaison avec des espèces traditionnelles (non modifiées), ou est-ce des chercheurs VRAIMENT inédpendants? À la suite du visionnement du film Le monde delon Monsento, c'est impossible de croire à la bonne foi des compagnies.

évaluation des variétés non-OGM ?

Comment sont évalués concrètement les aliments issus ou composés de plantes génétiquement modifiées, PGM ?

Bonne question.

Mais en réalité il y a deux autres questions, bien plus importantes, qui mériteraient d'être étudiées avant celle-là.

1] Première question importante: comment sont évalué les variétés non-OGM, (celles que l'on considère "naturelles") ? Car ce sont celles-la que nous mangeons. Et surtout, comment sont évaluées les nouvelles variété "naturelles", on en crée constamment. L'article reconnaît que certaines de ces variétés contiennent des composés toxiques, des alcaloïdes, qui restent toxiques, même après cuisson contrairement à ce que votre texte laisse croire ; la température de décomposition de la solanine par exemple est d'environ 243 °C - (http://www.fao.org/docrep/t0207f/t0207f0d.htm ))

Quant à la réglementation « Novel Food » j'avoue ne pas la connaître ; je serais curieux d'avoir des référence d'essais de toxicité à 90 jours sur de nouvelles variété non-OGM de pomme de terre, ou de blé, ou etc.

2] deuxième question importante : Par quels effets (psychologie, propagande), sommes-nous si préoccupés de savoir comment sont évalués les PGM que nous ne mangeons pas, qui n'ont jamais fait de mal à une mouche - alors que nous ne nous préoccupons pas de l'évaluation des variétés naturelles, que nous mangeons, et dont nous savons qu'elles ont périodiquement source de problème sanitaires.

Vous parlez de "longue expérience", mais la longue expérience ne vaut pas pour la variétés "naturelles" nouvelles, et surtout, cette longue expérience, même millénaire, ne peut en aucun cas détecter des problèmes à long terme.

Pierre Yves

 
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