La production de vaccins

Partout dans le monde, la mise au point de nouveaux vaccins plus efficaces est devenue une nécessité. La recherche s'est orientée vers le développement de "vaccins comestibles" – c'est-à-dire de plantes comestibles modifiées par transgénèse afin de produire des protéines vaccins.

Absorbées par voie orale, ces protéines devraient stimuler la réaction immunitaire requise pour protéger l’individu contre l'infection. De tels vaccins présenteraient différents avantages :

  • ils seraient moins coûteux ;
  • ils pourraient être conservés à température ambiante dans l’emballage naturel que constitue le fruit ;
  • et enfin, ils seraient plus sûrs et efficaces que les vaccins classiques.

Recherches

Des chercheurs canadiens ont mis au point des plantes transgéniques capables de produire d'importants vaccins.

Un gène humain a été ajouté à une lignée de maïs, ce qui a entraîné la sécrétion, par le maïs, d'anticorps humains destinés à adhérer aux cellules tumorales et à les tuer. Ces anticorps sont au stade d’essais cliniques sur des patients atteints d’un certain type de cancer.

Des variétés de soja génétiquement modifié produisant des anticorps humains contre le virus de l’herpès simplex de type II, ont été également obtenues dans l'objectif de produire un médicament contre l'herpès.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de deux millions d'enfants meurent chaque année de maladies traitables ou évitables, telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole et le choléra. Cette organisation a donc incité les chercheurs à mettre au point des vaccins bon marché et faciles à administrer.

C'est ainsi qu'une équipe de chercheurs de l'Université de Californie a mis au point des pommes de terre transgéniques porteuses d'un vaccin contre le choléra. Ces plantes contiennent la toxine cholérique B (TCB), protéine inoffensive qui suscite une réponse immunitaire chez les souris et les êtres humains. En 1998, des tests ont été effectués : des pommes de terre transgéniques ont été cuites et données à manger à des souris. Les résultats obtenus ont été positifs.

Une équipe de l'Université central de Floride a annoncé le 25 janvier 2007 avoir produit un antigène - une protéine immunologique extraite des chloroplastes de tabac transgéniques - qui peut être utilisé, à moindre coût, dans la production de vaccin contre l'amibiase. Ce parasite du gros intestin affecte 50 millions de personnes par an et provoque 100 000 morts principalement dans les pays du Sud.

En 2007, une demande d'autorisation d'essais au champ a été déposée en France pour un tabac produisant une molécule de la famille de celles utilisées dans la lutte contre les cancers du sein et de l'appareil génital féminin. Le principe est de concentrer à l'intérieur des cellules spécialisées des feuilles de tabac sauvage des molécules à vertu thérapeutique. La plante est ainsi utilisée comme une "usine" à molécules pharmaceutiques. Dans un premier temps, la molécule produite ne sera pas directement thérapeutique et nécessitera une transformation chimique.