OGM

Paris, le 5 mars 2010

Les professionnels des semences et de la protection des plantes sont abasourdis par l’agitation, les dérives et propos excessifs qu’a suscité l’annonce de la commercialisation d’une pomme de terre OGM en Europe. D’une part, parce que cette pomme de terre a été jugée  complètement sans risque à la fois pour la santé et l’environnement par les Autorités compétentes en Europe. D’autre part, parce qu’elle ne sera pas cultivée en France, selon l’entreprise qui l’a développée. Par ailleurs, cette pomme de terre OGM est cultivée à des fins non alimentaires et pour une utilisation industrielle.

Plus inquiétant est le discrédit et la remise en cause systématique de l’expertise scientifique, notamment par certains membres de gouvernements des États Membres, à chaque fois qu’un avis favorable aux OGM est émis par les Autorités compétentes. Si cette situation devait perdurer, à court terme, l’Union européenne, et la France, ne seront plus capables de donner un avis pertinent non seulement sur les semences OGM, mais également sur d’autres technologies nécessitant une expertise scientifique rigoureuse. Car c’est bien l’expertise et la crédibilité scientifique que l’on est en train de tuer. Par ailleurs, les agriculteurs n’auront plus du tout le choix de cultiver avec ou sans
OGM ce qui ira à l’encontre de la loi tant européenne que française. 

Enfin, concernant l’évaluation socio-économique des demandes d’autorisation de nouveaux OGM, il semble plus pertinent, avant d’avoir des exigences démesurées, de prendre le temps d’en définir les contours. Il faut surtout pouvoir cultiver sereinement les OGM en conditions agricoles, condition essentielle pour collecter des données socio-économiques fiables.

Les difficultés actuelles des agriculteurs français sont là pour en témoigner. Même si les causes en sont diverses, leur refuser l’innovation ne va améliorer ni leur compétitivité ni leur revenu.