Si les plantes génétiquement modifiées sont résistantes à des antibiotiques, y-a-t'il danger pour l'homme ?

L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) a conclu dans un avis de janvier 2002 que l’utilisation de gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques n’augmentait pas de manière significative le risque d’apparition de germes pathogènes résistants, et ceci pour trois raisons :

  • Le risque de transfert du gène de résistance aux antibiotiques - de la plante vers les micro-organismes du sol et de la flore intestinale - est théorique et n’a jamais été démontré ni en conditions naturelles ni en conditions expérimentales.
  • La présence naturelle de gènes de résistance à la kanamycine et à l’ampicilline est très élevée chez les bactéries, aussi bien dans la flore intestinale que dans le sol.
  • L’utilisation d’antibiotiques comme facteur de croissance en nutrition animale et leur emploi en médecine humaine et vétérinaire sont la source majeure de l’émergence et de la diffusion des résistances aux antibiotiques.

D’autre part, les gènes contenus dans les aliments et les protéines sont détruits en quasi totalité lors de la cuisson ou de la digestion. Le gène de résistance à un antibiotique intégré dans la plante est donc inactivé.

Il n'y a donc pas de risque de rendre inefficace un traitement antibiotique pour l'homme par ce biais - même si des gènes qui donnent une résistance à un antibiotique ont été introduits dans la plante.

Par ailleurs, la directive 2001/18 relative à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement, a prévu l’élimination progressive de ces marqueurs de résistance aux antibiotiques (uniquement ceux qui ont une importance médicale). Elle est effective depuis le 31 décembre 2004 pour les OGM utilisés à des fins commerciales et depuis 2008 pour les OGM utilisés pour les besoins de la recherche.