Par Anton Suwalki : Régulièrement, la propagande relance l’idée que l’EFSA, l’agence de sécurité alimentaire européenne, et les instances de l’UE telle que la Commission européenne sont entre les mains des lobbies des biotechnologies. Si l’on croit un récent rapport d’Europa bio,la situation est complètement différente, et on arrive au contraire à une situation de blocage presque complet : Le nombre cumulé de dossiers d’autorisations de produits issus d’OGM déposés est passé de 7 en 2004 à 74 en 2012. Sur la période considérée, il faut 45 mois en moyenne, soit près de 4 ans, pour qu’un produit obtienne l’autorisation finale. La fable du laxisme de l’EFSA saute aux yeux lorsqu’on sait que la phase d’évaluation scientifique des OGM représente les deux tiers de cette durée de 45 mois, alors que l’instance d’évaluation devrait théoriquement rendre ses avis en 6 mois. Intervient ensuite la procédure d’autorisation par la Commission européenne, qui devrait durer au maximum 5 mois. En réalité, la décision définitive de la CE intervient au bout de 15 mois en moyenne. Concernant les dossiers de demande d’autorisation de cultures de plantes génétiquement modifiées, tous les records de délai sont battus comme dans le cas du maïs Bt 11 résistant à la pyrale. La demande déposée en 1996 n’a reçu l’approbation de l’ESFA qu’en 2005. Six autres plantes génétiquement modifiées attendent toujours l’autorisation de la CE. Compte tenu de ces faits, on se dit que si des lobbies « pro-OGM » manœuvrent à Bruxelles, leur pouvoir n’est pas bien grand. Les lobbies anti-OGM sont beaucoup plus efficaces.
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